vendredi 27 mars 2009

De la solitude du marcheur au bonheur du cheminant

Quand on écoute les échanges entre pèlerins, le plus difficile à gérer est la solitude. Je parle de celle qui ne nous permet pas de communiquer avec les autres, et donne le sentiment étrange d’être déliés. Ce sentiment au départ peut faire peur, être insupportable, ou au contraire nous donner l’occasion unique de couper les derniers élastiques fortement attachés dans le dos. Vous savez, ces attaches qui nous retiennent à des vieux schémas, à des vieilles peurs et nous empêchent d’avancer ?
Les hors saison présentent l’avantage d’avoir le Chemin pour soi et rien que pour soi. La monnaie de l’échange est d’accepter l’absence d’échange avec le reste du monde.
Pour la plupart des marcheurs, le silence de la journée est un cadeau qui porte chaque pas d’une authenticité désarmante d’un soi vers Soi. Un silence qui dévoile un espace oublié, un espace à explorer. Un silence qui remplit le cœur de paix, d’amour et de compassion. Un silence qui répare. Un silence qui nous prépare.
Mais le soir, quand le lit est enfin trouvé, les chaussettes lavées et le sac de couchage installé, partager devient nécessaire.
A la barre des 500 kilomètres, le cheminement s’installe et par une alchimie mystérieuse, transforme le besoin de partage en bonheur de « besoin de rien ».
Dans cet état de conscience, tous les problèmes prennent une autre dimension, se présentent sous des formes différentes. Assis là sur un rocher, de l’évidence surgissent les réponses.

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