vendredi 19 mars 2010

De quoi avons nous besoin ?


Question d'une bien étrange actualité politique et économique qui reconquiert une forme de légitimité dans les débats, en particulier à travers la montée en puissance des thèmes « décroissance » et « contrainte écologique ». La contrainte écologique ranime une critique radicale des modes de production, lesquels pour le dire vite, orientent et canalisent le désir humain sur des objets ou des services.

Il y a t-il urgence à penser les besoins ? Selon quels critères déterminer la valeur des « vrais » besoins humains ? Je prends le parti pris de choisir comme pierre angulaire Le temps, et la marche du temps.

« Rien ne nous appartient, seul le temps est à nous » Seneque.

Temps pris, temps donné, temps consacré est un pas franchis vers sa propre fragilité, creusé de l'Absence.Courir après le temps, être dans les temps n'est ce pas vivre l'absence de repos pour échapper à la dimension irréversible, définitive et irréparable du temps ?

Peut-on échapper à notre propre mort ? Au vieillissement ? Aux blessures du présent causés par des besoins qui n'en sont pas et nous conduisent à consumer ou consommer notre vie au lieu de la façonner ?L'homme est fait pour marcher.

Le temps consacré à la marche est l'espace de l'être dans lequel il se sculpte, trouve sur le chemin ce supplément d'âme, cette intériorité qui lui permet de toucher des moments d'éternité.

L' économie durable du bonheur de marcher ne prend pas pour objet la valeur monétaire ou le travail mais s’intéresse avant tout au bien-être de l'homme « debout ».