Kas et sa route merveilleuse épousant le ciselé de la roche. Que de grandeur et de majesté quand je regarde ces montagnes, puis au bout de quelques heures le rêve s'arrête, plus de relais ni de commerce, rien que de la route. Le bus reste alors, le seul choix de sécurité absolue, ce qui depuis le départ a toujours été la règle d'or.
L’agitation et l’effervescence d’Antalya, me fait bifurquer sur Duden en espérant y trouver un espace à moi, un espace où je puisse me recueillir en paix et pour la paix et bien non ! Il me revient en mémoire ce soir, les cours au Collège de France de Rolland Barthes sur le « comment vivre ensemble » et plus particulièrement le passage où il commente la vie des anachorètes.
19 mai - Antalya - Serik - Alanya - 35 km
A fleur de peau ...A fleur d'âme
Partie ce matin tôt mais pas encore assez (6h), je suis arrivée à Serik vers 14 heures sous un soleil de plomb. A Serik, ni hôtel ni pension. Cette fois en bus je pars sur Balek situé à 15 km. Mais à Balek je suis immédiatement agressée par un tout : je suis agressée par le bruit permanent des motos et des voitures sur la route, des gens qui ne parlent pas, mais crient. Je suis agressée par ces corps mous en maillot de bain qui sans pudeur (parceque je n'ai pas forcemment envie de les voir), errent dans les allées de commerces de tout et de rien. Je suis agressée quand je trouve une chambre sordide pour un prix abusé. Mais je ne suis pas fatiguée de marcher et les kilomètres sur des belles routes sont des cadeaux que mes pieds réclament tous les jours.
Donc aujourd‘hui à Balek, je décide de poursuivre sur Alanya pour ne pas vivre un sentiment de non sens et donc me faire mal, car je n’ai jamais décidé que ce chemin serait un chemin de croix, mais une expérience humaine faite de choix au service d’une quête celle de la paix. Synchronicité, mon amie Sophie Bobet m’appelle, et je lui fais part de ce ressenti, ça m’a fait du bien d’échanger quelques minutes avec la sagesse.
Sur ces terres que mes pas foulent (comme à Athènes, et à Bodrum) point d’âme car elle a été chassée par les hommes qui achètent tout avec l’argent, tout sauf l’amour...
Je dois réfléchir sur les 350 derniers kilomètres dans ce beau pays et trouver le bon chemin, car j’ai bien conscience que ces 4 mois de vie solitaire, ont amplifié une sensibilité déjà à fleur de peau et aujourd’hui à fleur d’âme.
Extrait de mon carnet de route…
Peu m'importe aujourd’hui le temps et la distance,
Sans questions ni repos,
Je marche pour le plaisir,
Je marche pour la paix,
Je marche pour que le cœur des hommes choisissent à l’or des villes,
L’or d’un mot d’amour,
Je ne sais pas si je serai cette pèlerine
Je marche pour le plaisir,
Je marche pour la paix,
Je marche pour que le cœur des hommes choisissent à l’or des villes,
L’or d’un mot d’amour,
Je ne sais pas si je serai cette pèlerine
Mais mon cœur aujourd’hui tranquille
Brûle encore, pour atteindre l'étoile,
Et mon âme en paix,
Voyage par delà des mers, pour éclairer là où il fait noir.
Ultreïa
Photo : Chutes de Düden à 10km d'Antalya
Brûle encore, pour atteindre l'étoile,
Et mon âme en paix,
Voyage par delà des mers, pour éclairer là où il fait noir.
Ultreïa
Photo : Chutes de Düden à 10km d'Antalya
Très beau texte, tout y est. En tout cas l'essentiel. Beaucoup de sérénité.
RépondreSupprimerMerci
Jean François F